"Anniversaire-crémaillère". J'ai inventé cela parce que je voulais faire une crémaillère dans mon appart-nid perché-à la vue unique… et que, faute de temps, la date de mon anniv demi-siècle se rapprochait fortement.
Le concept ? Tout le monde passe quand il veut pour me claquer la bise, me serrer dans les bras et pour rigoler, chanter, partager et se découvrir. Côté accueil, la vue, toujours un truc à grignoter ou à boire… mais surtout de la JOIE en grand, en puissance mille !
La fiesta a commencé dès le vendredi. Ma chère amie Sylvie ne pouvant festoyer le week-end est venue déjeuner sur mon balcon entre deux préparations de gâteaux. Sylvie, je vous ai déjà parlé d'elle, Sylvie c'est l'enfance (je la connais depuis petite où nos familles avaient une maison au Pays Basque), on s'est suivi de région parisienne jusqu'en Bretagne. Elle habite à deux pas de chez moi et savoir qu'elle n'est pas loin, et bien cela me fait du bien. Le genre de copine à débouler avec le déj, des cadeaux clin d'oeil, des petits mots trop gentils en bandoulière et le rire toujours, absolument toujours, présent. Prof d'anglais, bénévole dans des associations, super maman d'une famille de 4 enfants géniaux dont une facétieuse petite dernière, généreuse à l'infini, toujours à l'écoute, elle est always débordée parce que comme moi, elle ne veut rien rater et surtout profiter de tout. Son soutien sans faille dans les épreuves m'a été d'une immense aide.
Le soir, la Terre a donné le ton : un tremblement de terre de magnitude 5,3 à 5,8 a fait bouger le lit de mon Gustave à 18h39……… Quelque chose se prépare ? J'avais également convié mon éditeur-voisin-ami en vip avant-première car il ne pouvait pas venir le week-end lui aussi. Il a débarqué bouteille de champ et présent à la main avec sa géniale et adorable femme. L'apéro s'est transformé en dîner et la soirée aux projets qui s'annoncent était divine. Sur mon balcon of course. Bonheur. Scène d'ouverture OK. Juste parfaite même !
Le lendemain matin, je file au marché. Le marché, c'est un peu ma passion du samedi. J'y puise mes légumes bios de Marie, bichonnés avec amour, celle pour qui mes élèves (merci Mattéo !!) avaient fait une top affiche histoire de la sauver de son déménagement, le plein de personnes que j'aime croiser, et les galettes saucisses improvisées… Le marché, c'est la joie à l'état brut. Quand je suis rentrée de Londres, en manque intégral de produits frais, je bavais devant les étals de poissons, dégoulinant de coquilles St-Jacques… Et la place des Lices à Rennes le samedi matin, c'est non seulement une institution, mais c'est vraiment le bonheur.
Direction le stand où travaille mon fils aîné depuis ce matin 5h tapantes, et ce depuis trois ans. J'ai plein de choses à lui dire, à fêter. Je ne l'ai pas croisé depuis son magnifique résultat d'école. Je m'approche tout doucement derrière lui, lui cache les yeux et hurle devant sa cliente médusée : "FÉLICITATIONS MON AMOUR !! Je suis tellement, mais tellement, fière de toi !" Qu'est-ce que c'est bon de le dire en vrai, qu'est-ce que c'est bon de le serrer dans mes bras, sur la pointe des pieds ! Qu'est-ce qu'il est beau, qu'est-ce qu'il est grand ! Je l'aime en fait. Oui, c'est ça ! Il rigole, toujours (heu, pas sûre…) amusé des facéties de sa maman qui met des paillettes et du piment dans la vie.
Je continue mon marché… il faut bien nourrir toutes les personnes qui vont passer ! Direction le stand boucherie. Je compte faire un rougail saucisses qui va être là au cas-où, en fond de cale si jamais certains veulent rester dîner. Il m'a déjà sauvé hier soir. Évidemment la papote s'installe au rayon, avec mon boucher que j'adore qui a toujours des recettes sympas à partager. Mais quand il aborde la qualité de la saucisse (très importante madame, très importante !) pour le rougail, j'avoue que j'ai un fou rire… Me voilà au rayon boulange pour le pain de mes chouchous Fagots et Froments. "Bonjour Béatrice, ça va ?" "Oui super et toi Isabelle ?" " Et bien pas trop mal, c'est mon anniv !" Et la voilà qui entonne et fait chanter tout le stand un joyeux anniversaire détonnant. Génial !!! Quand je dis que la vie peut se transformer en musicale comédie… Merci Béatrice !
D'ailleurs, ils fêtent leurs 30 ans (les p'tits jeunes !!), c'est le 9 juillet, ça va être trop sympa, c'est par ici :
Ensuite, direction mon fromager que j'adore. Je l'ai appelé d'Artagnan une fois (je sortais du film et il ne s'était pas rasé… ça avait fait marrer sa femme) et là… alors que je peine à choisir ma tomme au Fenugrec ou un petit chèvre pour changer un peu…qui arrive ? Non mais je vous le donne en mille ! Il ne pouvait pas venir ce week-end, agenda blindé as always. Et bien (ma bonne étoile ? Tous les dieux de toutes les religions y compris grecque réunis ?) m'apportent sur un plateau… de fromages (ah, ah), une des personnes avec qui j'avais le plus envie de fêter mon anniversaire… Erwan, the chirurgien cardiaque, en personne ! C'est diiiiiingue ! Il s'avance avec son super sourire et son regard franc qui respire toutes les intelligences réunies (non je n'en fait pas trop c'est vraiment vrai), aussi étonné que moi, il ne vient quasiment jamais au marché, mais là, besoin impératif de fromages pour des amis des ses filles…Je ne peux pas m'empêcher de lui dire : "c'est bon, j'ai eu mon cadeau d'anniversaire !" Je suis trop contente ! Direction mon fils pour lui présenter, ce dernier ayant été abreuvé (saoulé ?) de toutes les anecdotes concernant les coulisses couloirs de cet incroyable service du CHU pour mon livre fleuve, pendant plus d'un an. Avec délicatesse et gentillesse, Erwan félicite Martin pour son résultat et échange quelques mots avec lui, en se présentant comme "ami de ta maman" (moi j'ai envie de crier à tout le monde qu'il sauve des vies tous les jours et qu'il est juste extraordinaire… mais je me retiens devant son humilité et sa discrétion). Ah quelle jolie journée qui commence bien ! Martin me confiera plus tard qu'Erwan l'a fortement impressionné. Tu m'étonnes !
Allez, hop, à la maison, y'a du boulot ! Gâteaux, rougail, déco… les coups de fil, les petits mots pleuvent… et les fleuristes en livraison ! La même fleuriste revient plusieurs fois en riant… je lui dis qu'elle fait un métier formidable… C'est trop cool ! Je partage tout ça avec mon dernier, mon rugbyman : "Ça a l'air d'aller maman" "On ne peut mieux mon fils, on ne peut mieux" !
14h, le premier invité débarque. Mon très cher Victor, musicien-compositeur-chef d'orchestre. Une personnalité solaire, toujours le sourire aux lèvres, le fou rire jamais loin non plus, toujours passionnant… je l'ai rencontré en lisant un portrait de lui dans Ouest-France qui m'avait donné envie d'en savoir plus. Je lui avais envoyé un mail et on avait bu un verre mémorable où il avait failli rater un dîner, alors qu'on ne se connaissait même pas depuis deux heures… Depuis, on est fidèle à nos rendez-vous musicaux, je vais voir ses concerts, il vient voir ma chorale, on mange des gâteaux (il est super gourmand) et on parle beaucoup beaucoup (il est aussi bavard que moi !). Je l'adore.
Maria nous rejoint. Mon amie illustratrice rencontrée encore parce que je l'ai contactée. On allait toutes les deux au Festival Rêves d'Océans et je trouvais dommage de faire le voyage chacune dans notre coin. Alors je l'ai appelée et on y est allée ensemble. C'était il y a plus de quinze ans. Maria c'est un rayon de soleil, elle est toujours habillée de rose fuchsia, de bleu, de rouge, d'orange. Ses longs cheveux noirs corbeau lui donnent une allure d'indienne… Je l'imagine toujours au coin d'un grand feu, en train de conter des histoires (car elle conte et chante divinement). C'est un soutien sans faille quand vous flanchez. Des heures aussi de discussion profonde et des points communs trop drôles, a-ha en bandoulière. Elle a toujours été là, beaucoup plus discrète que moi, mais toujours fidèle.
Et voilà Anne-Catherine. Anne-Catherine, c'est le sourire, la chaleur et les yeux pétillants ! Anne-Catherine, c'est du champagne ! Oui, du champagne, ça lui va bien. Elle a toujours une attention délicate sous le coude. Elle ne faillit pas encore. La voilà qui m'offre un maillot clin d'oeil car nous partageons la passion de nous baigner dans l'eau fraîche de l'océan, avec un petit mot tellement émouvant. C'est bon de la retrouver une nouvelle fois. Les discussions vont fuser entre ces trois-là et vont donner le ton de ce week-end que je voulais exactement comme ça !
Mon frère débarque de Paris. Avec ses lunettes et son énergie dingue, ses répliques tac au tac et son humour grinçant, il a fait l'effort de venir rien que pour moi et quand il me l'a annoncé, je savais déjà que mon week-end était gagné. Nous n'avons pas toujours été proches, mais c'est trop trop bon qu'il soit là. Il m'a invitée en Norvège en octobre dernier avec toute sa petite famille (il a deux enfants trop géniaux qui m'appellent "Babou" et une femme fabuleuse) et c'était si chaud d'être sous les glaciers avec eux, de s'émerveiller de la nature, de danser sous les étoiles et de partager un voyage dont je rêvais. Et bien, le voilà qui m'offre, outre un disque des Pink Floyd pour refaire toute ma culture musicale (a-ha c'est pas son truc !!)… un aller-retour au Caire pour février prochain !!!!!!!!!!!! (oui autant que ça !) Wah !!!!!!! (toujours autant !) Vertige ! Toute seule ? "Et bien oui toute seule !" Bon, ça va, il y a été 7 fois. Je crois que je vais avoir un roadmap aux petits oignons… mais quand même ! Je flippe ou pas ?
Emmanuel s'avance ! Mon cuisinier-corsaire préféré arrive en direct de Cancale. Il sort tout juste de son cours, encore en uniforme "mais impossible de rater ton anniversaire et de ne pas être à tes côtés"… il est génial ! Je l'ai rencontré en interview pour le Figaro, il y a 15 ans. Le moment avait été exceptionnel. Une balade sur un vieux gréement et Emmanuel qui cuisine du homard à bord, homard aux épices Roellinger, car c'est son ancien second. Quand il raconte, tout le monde est fasciné. Et c'est à nouveau le cas. J'adore sa sincérité, sa simplicité et l'exception des moments que nous avons vécus. Il m'a soutenue à bras le corps quand je n'allais pas bien, me changeant les idées en m'invitant à la dernière minute pour embarquer. Emmanuel, j'ai fait son portrait dans mon livre sur la Côte d'Émeraude, on a échangé des bons procédés (dossier de presse contre cours de cuisine, étiquettes de bocaux contre balade…), j'ai emmené des amis sur ses bateaux… J'ai cuisiné du homard et je n'ai jamais aussi bien mangé. Et ce que j'aime, c'est que c'est un conteur né et c'est aussi la gentillesse incarnée, sauf quand il s'agit de défendre les personnes qu'il aime (il aurait pu certains en dégommer…) Bref, je l'adore. Avec son look de corsaire, il fascine tout le monde rapidement. Chacun est avide de le connaître. D'ailleurs, j'en profite, juste parce que, vraiment c'est UNIQUE et fabuleux, et que parce que tout le monde me l'a demandé, le lien pour les balades, c'est par ici (et je vous assure que cela vaut le coup !) :
Ma copine Claire est là ! Trop de la chance. Claire, c'est ma voisine de chorale. Une super soprane. Elle a une voix d'enfer. Claire c'est l'énergie d'une maman de deux enfants pas encore grands, qui bosse comme une folle, avec beaucoup de déplacements. D'abord, elle a un prénom qui me rappelle de beaux souvenirs, même s'ils ont été trop vite coupés, et puis je l'adore car elle a toujours le sourire (ce ne serait pas un point commun de tous mes amis ça ?). Je ne la connais pas bien encore, parce qu'on bosse le lundi nous ! Mais nos fous rires et son soutien tout doux, juste en demandant comment je vais, m'ont beaucoup apportés. Et puis je la trouve très belle. C'est toujours agréable de chanter à côté de belles personnes ! Une attention sucrée de caramel, c'est tout à fait elle !
Et voilà Leith. Leith, c'est un peu le petit dernier. Je l'ai rencontré il y a un mois. J'avais écrit le dossier de presse de sa maman, une amie de Maria. Une femme solaire, franco-tunisienne, la chaleur incarnée. Elle est peintre (entre autres) et faisait une expo à Rennes. Je l'ai aidée une après-midi entière, j'ai mangé des tonnes de gâteaux dégoulinant de miel et de pistache (ahhhhhhh…) et bu des litres de thé à la menthe… si je veux de la chaleur je sais où aller ! C'est grâce à elle que j'ai fait ma soirée à la Maison de quartier Ste-Thérèse. Elle est un peu magique Hella ! Alors quand je suis allée à l'expo en courant entre deux trucs à faire, je suis accueillie par un adorable jeune homme aux yeux bleus hypnotisant. Je visite l'expo, je papote avec Hella, la félicite et je viens dire au revoir à ce jeune homme qui m'intriguait. C'est le fils d'Hella. Ah, bah oui, je comprends mieux. Et nous voilà qui partons dans une longue discussion (je crois que j'ai trouvé plus bavard que moi, heu non, ce n'est pas possible !), en tout cas aussi curieux des autres et aussi passionné que moi ! J'étais pressée. Je ne le suis plus. On discute une heure. S'en suit des échanges via une messagerie… échanges réguliers et plutôt drôles : il a fait la même école de journalisme que moi, on a pleins de points communs, il met des !!!! en nombre et des … en cascade)… bref, on parle le même langage. Leith va faire rire toute le monde avec ses imitations d'accent de tous les pays, en faisant deviner d'où il vient… je le découvre, il est super à l'aise tout de suite et franchement cela confirme toutes mes premières impressions (bon en plus il est venu avec du chocolat et des fraises !).
Laetitia arrive ! Encore une femme que j'ai interviewée pour le Figaro (j'étais quasi pas payée, mais merci pour les amis !), elle est archi d'intérieur, a un goût archi sûr et… elle connaît Emmanuel ! Elle est arrivée au bon moment. Pile poil. Ils se retrouvent. Trop classe ! Je l'avais perdue de vue, mais un jour, en rentrant d'un rendez-vous, je lève les yeux et tombe sur sa plaque… dans ma rue !!! Dingue ! Ni une ni deux, je lui envoie un message via LinkedIn et le fil se renoue… j'adore ces histoires !
Un tourbillon. Un vrai tourbillon de bonheur, de rires, de joie, de chaleur, d'attentions, de fleurs… Les absents m'envoient des petits mots, mon téléphone n'arrête pas de vibrer, de sonner… Tout le monde a le sourire aux lèvres. Tout le monde est heureux. Je vais faire un bisou à ma voisine d'en face qui fête, elle, ses 11 ans. Son papa me dit que nous sommes des "jumelles cosmiques"… j'adore ! Jumelles cosmiques, forcément ! Elle a concocté une superbe boîte aux lettres girafe que ne renieraient pas mes fantômes et qui trône sur le palier… Quand je l'ai vue, je me suis dit que j'étais au bon endroit ! Et j'y ai évidemment glissé une missive… Quant à mon anniversaire-crémaillère, tout le monde trouve le concept génial : "tu devrais le breveter !" me souffle Leith. Je vais y penser !!
Le soir, je suis tranquille avec mon Gustave. Il y a match ce soir. Finale du Top 14. J'ai un peu de mal à me concentrer sur la première mi-temps, mais ne rate pas la deuxième. Je critique N'Tamack qui fait des fautes. Quelle nulle ! Je fais ce que je déteste qu'on fasse. En plus, c'est mon joueur préféré. C'est juste que je veux qu'ils gagnent pour que Gustave soit heureux, lui aussi, ce soir. Mais les grands joueurs savent répondre présent aux bêtises des supporters… il me le rend bien, en marquant un essai d'Anthologie, oui avec un A majuscule (mais quel essai, mais quel essai !) dans les dernières minutes, qui va laisser La Rochelle pétrifiée. Et planter le score pour Toulouse. Wahhhhh ! Toulouse a gagné ! Quelle journée mais quelle journée ! Pas sûre encore une fois de réussir à dormir… et demain, ça recommence !!!!
Vive le tourbillon de la vie. Le tourbillon de ma nouvelle vie.
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